Je vais alors me présenter, je m’appelle Marine et je suis née le 21 février 1992 à Bordeaux. Je suis autiste Asperger dépistée tardivement. Je suis donc neuro-atypique et j’ai des particularités qui me sont propre dans mon fonctionnement en tant qu’individu autiste avec par exemple un intérêt restreint pour la génétique et sélection chez les chiens ou le fait de ne pas pouvoir répondre au téléphone si le numéro m’ait inconnu et que je ne m’y suis pas préparée (d’où par exemple la mise en place d’un questionnaire de pré adoption). 

Depuis ma tendre enfance j’ai toujours eu un lien très fort avec les animaux. Il n’était pas rare de me voir ramener toutes sortes de bestioles comme pouvait le dire ma mère, et qui lui faisaient plus ou moins peur (les sauterelles étaient son pire cauchemar). Même si j’affectionnais les animaux en tout genre, j’ai cependant très vite compris que j’avais un lien encore plus particulier avec les chiens.

J’ai grandi avec un bichon frisé, un cavalier king charles et pour finir avec des bergers australiens durant ma fin d’adolescence. Mon intérêt pour les Berger Allemands s’est éveillé très tôt, dès l’âge de 10ans, et il est vite devenu mon chien de prédilection. Il m’a toutefois fallu attendre mes 28 ans avant de franchir le pas vers le German Shepherd Old Style en adoptant « Belle ». Leurs potentiels problèmes de santé et beaucoup d’autres préjugés m’ont freiné, et d’autres chiens ont croisés ma route.

Mon premier chien était un chihuahua à poils longs nommé « Illicot », ou « mon bébé » comme je l’appelais.. Le chien d’une vie qui est arrivé à mes 19 ans alors que j’étais gravement malade. Il est décédé à l’âge de 10 ans et cela reste encore très douloureux car il a laissé un grand vide derrière lui. Les chihuahuas étant mon autre race de coeur, peut être qu’un jour je ferais le pas d’en adopter de nouveau un qui sait ? Mais ceci est une autre histoire…

Je ne suis en aucun cas éducateur canin ou n’ai suivi une formation dans l’éducation ou le comportementalisme canin… Ce sont les chiens qui m’ont tout simplement « parlé » et fait comprendre comment vivre en harmonie avec eux… et j’ai simplement tendu l’oreille et appris à les écouter… Je les aimes du plus profond de mon être et ils ont su sentir mon envie de partager beaucoup de choses avec eux. Je continue à apprendre tous les jours en les observant, je m’émerveille de leur richesse et de qui ils sont. A travers ma passion pour eux j’apprends également en ayant rencontré quelques personnes formidables et passionnées. Je veux tous les jours en apprendre davantage sur eux et cela jusqu’à la fin quand mes yeux ne pourrons plus les observer, mes oreilles les écouter, mes mains les toucher, mon coeur les aimer.

Dans ce parcours ou j’ai dû tendre l’oreille et apprendre à les écouter avec mon coeur, mes yeux … celui qui a été mon guide est mon chien à l’âme meurtrie et torturé « Edgar ». J’ai en effet été l’heureuse propriétaire d’un chien de berger australien « Edgar » saisi par un refuge a à peine 12 mois de sa vie. Edgar avait été violement battu et avait subi des sévices qui l’ont lourdement impacté. Il avait une réactivité humain au point de sauter à la gorge et avait besoin d’être éduqué en reprenant tout à zéro afin de pouvoir créer un lien de confiance avec lui. Après 6 mois de lutte contre ses démons nous avons réussi à apaiser son agressivité au point que cela ne semblait parfois qu’un mauvais souvenir. Cependant sa stabilité émotionnelle n’était effective qu’en ma présence et fragile malgré tout. Après 5 ans de bonheur j’ai dû le faire endormir après plusieurs crises d’épilepsie le rendant parfois ingérable et dangereux.

J’ai partagé pendant ces 5 ans :  la détresse, la peur, l’incompréhension, la joie, la découverte, et bien d’autres émotions très fortes à travers lui… Quand vous appelez votre chien « viens ici mon loulou » et qu’il vous regarde avec les yeux de la peur, tremblant et s’urinant dessus… et vous devais retenir vos larmes comprenant les atrocités qu’il avait dû subir encore chiot… 

Essayer tant bien que mal de lui faire comprendre que malgré les points de sutures et les plaies que j’avais par ses morsures, je ne le détestais pas et que je l’aimais et voulais l’aider… 

Je ne regrette en aucun cas mon chien et je l’aime et l’aimerais pour toujours. Cependant je sais à quel point il est difficile et douloureux de se sentir démunie face à un chien instable, ayant des carences de communication dues à un grave manque de sociabilisation ou pire encore…

Le travail de l’éleveur est important que cela soit dans le choix de ses reproducteurs, son lien avec ses chiens, son implication avec les chiots, le travail de sociabilisation dans son entièreté. Mais aussi sélectionner le chien et la famille qui vont de pair, connaitre ses chiens, ses chiots, ses adoptants… les accompagner dans cette aventure et les guider.

Mes chiens et mes chiots sont une continuité de moi même que je n’abandonne pas à quiconque le souhaite ou tend un billet. Mais je ne les abandonne pas non plus à leur famille aussi merveilleuse soit-elle car je veux qu’ils puissent toujours compter sur moi. Je ne laisse pas non plus livrés à eux même des adoptants face à une quelconque difficulté. La communication, tolérance et l’écoute peuvent être le moteur de beaucoup de choses et aboutir également à des solutions.

Je pense sincèrement qu’un animal est présent dans notre vie dans les moments les plus heureux comme les plus difficiles. Ils sont fidèles et sans préjugés. Cette pureté et cette sincérité font d’eux des êtres à part qui méritent la plus belle vie possible, et d’écrire avec nous la plus belle histoire. Une histoire ou notre chien sera notre ange gardien, notre ange de douceur…

Bienvenue au Sanctuaire des Anges …

En mémoire à mes anges envolés Illicot et Edgar…

à tout jamais dans mon coeur.